[terminée] OSV1 : vos retours > Li Shan Tie Guan Yin 2005

[Sébastien]

Mais.. Chaque Pu erh n'est il pas à ce point différent que tu peux avoir l'impression de redécouvrir cette famille à chaque fois ?

oh que si !
pour un même puerh, dégusté avec les mêmes ustensiles/paramètres à 2 moments distincts, on aura souvent l'impression de le redécouvrir, alors avec des thés différents c'est d'autant + vrai !!

[Lionel]

Mais.. Chaque Pu erh n'est il pas à ce point différent que tu peux avoir l'impression de redécouvrir cette famille à chaque fois ?

Oui en quelque sorte Yannick...Plus j'explore cette famille des pu er, plus je me rends compte à quel point elle est polymorphe, polychrome, insaisissable, toujours changeante...C'est à la fois déstabilisant, on perd ses repères, mais aussi passionnant !

C'est aussi le cas de mon autre famille de thé de prédilection : les sencha...

Est-ce le cas avec les wulongs, rouges ? que je connais et pratique bien moins...

[Yannick]

Pour les pu erh tu confirme mon impression.. Je me suis même laissé entendre que l'évolution de deux galettes identiques à des endroits différents pouvait donner des résultats vraiment différents..

Pour ce qui est des oolong je serai tenté d'en dire la même chose. Quand on voit qu'un bon Dan cong provient d'un arbre unique et que deux arbres vont donner des résultats assez différents.. Mais je pourrai pas en dire plus..

Quant aux Sencha.. C'est quand on croit commencer à les connaitre qu'on se rend compte qu'en fait pas du tout
Et les paramètres d'infusion peuvent vraiment changer ces thés j'ai l'impression.

[David]

C'est ça qui est super avec le thé, il n'y a pas de monotonie, tout change, le dégustateur y compris. Personnellement, je me méfie des certitudes dans le thé.

[Leaf]

Le gros avantage du thé et qui arrête là la comparaison thé/livre, c'est que le thé que l'on aime, même si bu, re-bu, savouré et re-savouré gardera un niveau d'appréciation, de sensation quasiment identique voire supplémentaire à chaque nouvelle dégustation, alors que le livre a dévoilé tous ses secrets en une fois et la relecture ne peut être comparable.

Ah, mais la relecture peut parfois être encore meilleure ! Prends un roman dont le contenu t'as surprise -- à la relecture, connaissant le dénouement, tu peux voir tous les minuscules indices que l'auteur (s'il était doué, mais il est de bons livres comme il est de bons thés...) a semé au travers de son parcours et qui ne nous ont pas accrochés la première fois. Les jeux de mots, les conversations sibyllines, les métaphores... Un livre qui n'a pas été relu, de la même façon qu'un thé qui n'a pas été réinfusé, est loin d'avoir tout donné.

[JMB]

Ah, mais la relecture peut parfois être encore meilleure !

Ami.e.s du forum des amateurs de livres, bonjour !

Je me posais la question en lisant le message de Marion. Je viens d'en faire l'expérience. Rares ont été les livres que j'ai relus... et ces dernières années (décennies !), je ne relisais plus. Peur d'être déçu, sans doute, envie de connaître d'autres expériences de lecture.

Je viens de relire des romans de l'auteur roumain de langue française, Panaït Istrati. Un roman que j'ai adoré il y a 25 ans a été lu avec intérêt, mais sans plus aujourd'hui. Par contre, sa série sur les Haïdouks (bandits roumains détrousseurs des riches), m'a emballé, et certainement plus qu'à ma première lecture.

D'où ma conclusion : la relecture peut parfois être encore meilleure, pas vrai à tout les coups. Mais elle est différente, parce que ta vie a changé.

Alors pour le thé, est-ce pareil ?

Le Hung Shui Oolong - Yi Guang Shan, Taïwan - Printemps 2012 (6 avril) de Teamasters que j'aimais moins que les autres. Je l'avais abandonné et j'ai retrouvé un reste dans une petite boîte. Relecture, pif, paf ! 7 g au lieu du "au pif" d'avant (mais jamais plus de 5), infusions courtes et... merveille, j'ai trouvé des saveurs que je n'appréciais pas et qui maintenant m'enchantent (c'est de votre faute, avec tous ces thés que vous me faites goûter à la mode bûcheron).

La vie est passée, ici quelques mois (semaines) et pour le Istrati 25 ans... Le bonhomme a évolué, a appris et découvert.

Et, pour finir ce long message, on peut lire un livre et boire un thé en même temps, même si on est obligé de jongler. Et là, quel bonheur.

[Marion]

Leaf, je suis d'accord avec toi que la relecture d'un livre peut parfois être très agréable, c'est d'ailleurs pour ça qu'on le relit. On retrouve des personnages qui nous ont plu, un environnement qu'on apprécie et c'est vrai parfois on découvre de petites choses qu'on avait pas repérées la premier fois.
Quand je disais que la relecture ne peut pas être comparable à la découverte de l'histoire, je veux dire que la surprise, la frénésie qui nous prend à tourner les pages, le coeur qui s'emballe parce que l'histoire est captivante ne se retrouvent pas. On vit plutôt une lecture "apaisée" la deuxième fois.
Alors qu'avec le thé, cette impression de "sans surprise" je ne l'ai encore jamais ressenti. Bon après, je n'ai pas non plus des années de dégustation derrière moi, c'est peut-être pour ça que j'ai cette impression de constante découverte avec les thés.
Ensuite, comme le dit bien JMB, le temps a son petit effet sur les livres comme sur le thé, ça je suis entièrement d'accord !

[Kevin]

Je crois que c'est Jorge Luis Borges qui disait qu'on ne connait pas quelqu'un aux livres qu'il lit mais à ceux qu'il relit

[Marion]

c'est un concept intéressant

[David]

Dosage 10g, petit zhong de Mandarin's Tea Room (80ml utiles environ). Eau Mont Barbier (Carrouf). 100°C. Tout préchauffé à fond.

Feuilles sèches : torréfaction assagie avec de douces notes chocolatées, fruits sous-jacents

Le rinçage rend une liqueur limpide, les feuilles dégagent des arômes minérales et fruitées.

1ère : flash. En bouche, la liqueur semble s'évaporer avant d'atteindre l'oesophage, elle dilate la gorge alors que des saveurs sucrées et fruitées restent en bouche. Le ventre est titillé (je ne sais décrire cette sensation) et une minute après avoir avalé, un retour sur le fruit rouge se fait sentir en bouche. Superbe longueur.

En gros, cette première infusion flash, bien que faible niveau saveurs, rassemble quasiment tous les critères de ce que j'aime dans un thé. Et je n'ai pas encore attaqué la dégustation.

2ème : 10 secondes. Jolie intensité, mais pas de saturation non plus. On est dans le domaine du jus de fruits, avec une légère astringence, très doux et soyeux. De superbes sensations de partout.

3ème : le téléphone sonne... 45 secondes. Mais ça reste très bon et harmonieux. Très fruité, très long. Très bon.

4ème plus courte, etc, etc, etc. Passage en théière. La suite ce soir et demain.

[InstantThe]

Ha jolie degustation

[Leaf]

Tiens, une question... pourquoi le titre est-il brusquement passé de Li Shan Tie Guan Yin à Lao Man E ?

[David]

parce que je m'étais planté de section et que j'ai déplacé après coup mon message ainsi que celui d'InstantThé dans celle-ci.

[Leaf]

Haha ! D'accord.

[Leaf]

Bon ben voilà : un article complet sur ce thé, avec photos et descriptions. http://synaes-tea-sia.blogspot.ca/2013/11/2005-li-shan-tie-guan-yin-li-shan-diao.html

Les autres suivront sous peu, et je posterai un lien vers les articles "évolution" si je les enregistre.