Les autres pays du thé
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- Blossom
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les autres pays du thé
Nous découvrons des thés produits dans des pays auxquels nous n'aurions pas pensé. Pour certains, c'est nouveau. Il s'agit par exemple de la reconversion d'autres types de cultures, ou bien une ambition nouvelle. Pour d'autres, il y en a depuis longtemps mais nous avons tendance à les oublier.
Parlons-en ici, regroupons nos informations et ouvrons-nous à de nouveaux horizons.
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In case of doubt, boil it out
- Niva
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Re: BlaBla
Je ne sais pas trop où metter ceci Marcelline a posté, avec son CR, un intéressant article sur la culture du thé en Géorgie, en anglais, et j'ai pris quelques minutes pour en faire une traduction :
La culture du thé en Géorgie
Même si le pays ne présente pas l’abondance de « chaykhanas » (maisons de thé) qu’on peut trouver en Azerbaijan, le thé et le café en général font depuis toujours partie de la culture de la Géorgie.
On ne sait pas avec certitude si cette boisson a été popularisée en Géorgie via l’influence russe ou perse, mais la culture domestique du thé n’a pas débutée avant le 19e siècle. Avec une production locale qui augmente (incluant Gurieli, Kolkha, et le thé au nom désopilant « Elitist Georgian Tea »), la curieuse histoire de la culture du thé en Géorgie mérite le détour.
Les premiers essais de culture du thé débutèrent après que le Prince Miha, du clan aristocratique Eristavi, voyagea en Chine dans les années 1820, se prit de passion pour les différentes infusions du thé, et pensa que sa région natale possédait un climat favorisant cette production. Afin de contourner les lois interdisant l’export hors de Chine de plants et de graines de thé, Eristavi dissimula des graines dans des tiges de bambou pour les faire sortir de Chine en contrebande. Les premières plantations furent établies dans les années 1830, mais le résultat de cette production ne se popularisa pas avant plusieurs décennies.
D’une certaine manière, la Guerre de Crimée fut l’élément majeur qui permit le développement de l’industrie géorgienne du thé. En 1854, un navire de guerre anglais fit naufrage dans le port de Poti, sur la Mer Noire, et son équipage fut retenu en otage par la garnison locale. L’un des otages, un officier écossais du nom de Jacob McNamara, se maria dans la petite noblesse géorgienne, et resta dans le pays. En bon Ecossais, le thé lui manquait, et il proposa d’accroître la production sur le domaine d’Eristavi à Ozurgeti et Chakvi. En 1894, du « Thé Caucasien » fut présenté à une exposition internationale à St Pétersbourg.
Plus tard, au 19e siècle, Konstantin Popov, un riche marchand en charge de presque tout le négoce impérial de thé pour la Russie, entreprit de faire pousser du thé le long des côtes de la Mer Noire. Il acheta de vastes terrains à Chakvi, pas loin de Batumi, avec l’espoir d’y établir de grandes plantations à l’aide d’experts internationaux.
En 1892, il voyagea en Chine pour y étudier la production de masse de thé. Popov engagea une équipe d’ouvriers expérimentés d’une usine de Guangdong, y compris un ambitieux directeur nommé Lao Junzhou. A la fin de leur contrat de 3 ans, tous ces spécialistes retournèrent chez eux, sauf Lao, déterminé à mener à son terme ce projet.
Popov et Lao devaient encore trouver le moyen de perfectionner les conditions de culture et les méthodes de fabrication pour obtenir du thé de qualité, et le thé de basse qualité était appelé par dérision « classe Lao ». Lao ne se laissa pas démonter, retourna chez lui, et revint en Géorgie avec sa famille, ainsi qu’avec plusieurs autres familles de producteurs de thé, qui amenèrent non seulement de nouvelles graines et plants de thé, mais aussi des graines de bananier, de palmier, de bambou, de kaki, et d’arbre « Tung » (?).
Après quelques années supplémentaires de recherches et de travail acharné, le thé de Lao obtint une Médaille d’Or à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. Comme le thé géorgien accroissait son importance économique, l’Institut de Recherche pour la Culture du Thé et les Cultures Subtropicales fut fondé à Anaseuli, où de nouvelles variétés de thé furent cultivées, axées sur les qualités aromatiques.
Lao devint manager d’une nouvelle usine en 1901, et reçut une médaille en 1911 – devenant ainsi la première personne originaire de Chine à recevoir une reconnaissance formelle du Tsar. Des années plus tard, en 1924, le gouvernement soviétique lui attribua la Bannière Rouge de l’Ordre du Travail, le distinguant comme le fondateur de la culture du thé à Adjara et le développeur de cette profitable ressource économique.
En 1926, Lao retourna en Chine définitivement, avec sa famille (on ne sait pas avec certitude si ce départ avait des raisons personnelles ou politiques), mais le thé continua à être une industrie majeure pendant la période soviétique.
Les cultivateurs de thé à Chakvi se plaignent que le thé géorgien déclina sous Khrouchtchev, lorsque les usines étaient exploitées sans pitié pour coller aux quotas de production. Le thé produit, de mauvaise qualité, était souvent vendu aux militaires, alors que le thé Krasnodar, de meilleure qualité (venu de plantations près de Sochi), était vendu au grand public. Le thé en brique reste la qualité la plus basse qui soit produite : il est composé de feuilles de tous les grades, étuvées et compressées en briques de 2kg vendues pour environ 0.60 USD. Ce produit inhabituel est presque entièrement exporté en Mongolie, où il est connu sous le nom de « thé de Staline » en raison de son étiquette arborant la faucille et le marteau, et est traditionnellement infusé dans du lait et consommé avec du sel et du beurre.
De nos jours, la production de thé géorgien est en plein essor, aussi bien en termes de qualité que de quantité, avec un accent mis sur des méthodes de culture sans pesticides ou bio, et des techniques de marketing de plus en plus populaires.
Sources
Butrin, Dmitry. “Georgia: Fleece, Wine, and Mimino,” Kommersant, 2003.
Liu-Kandareli, Mali. “Tea Culture Sources in Georgia.” Chinese Business in Georgia, 2010.
Edit : le lien vers l'article d'origine pour ceux qui voudraient regarder les photos qui vont avec.
https://georgiaphiles.wordpress.com/2013/01/20/georgia-tea/
La culture du thé en Géorgie
Même si le pays ne présente pas l’abondance de « chaykhanas » (maisons de thé) qu’on peut trouver en Azerbaijan, le thé et le café en général font depuis toujours partie de la culture de la Géorgie.
On ne sait pas avec certitude si cette boisson a été popularisée en Géorgie via l’influence russe ou perse, mais la culture domestique du thé n’a pas débutée avant le 19e siècle. Avec une production locale qui augmente (incluant Gurieli, Kolkha, et le thé au nom désopilant « Elitist Georgian Tea »), la curieuse histoire de la culture du thé en Géorgie mérite le détour.
Les premiers essais de culture du thé débutèrent après que le Prince Miha, du clan aristocratique Eristavi, voyagea en Chine dans les années 1820, se prit de passion pour les différentes infusions du thé, et pensa que sa région natale possédait un climat favorisant cette production. Afin de contourner les lois interdisant l’export hors de Chine de plants et de graines de thé, Eristavi dissimula des graines dans des tiges de bambou pour les faire sortir de Chine en contrebande. Les premières plantations furent établies dans les années 1830, mais le résultat de cette production ne se popularisa pas avant plusieurs décennies.
D’une certaine manière, la Guerre de Crimée fut l’élément majeur qui permit le développement de l’industrie géorgienne du thé. En 1854, un navire de guerre anglais fit naufrage dans le port de Poti, sur la Mer Noire, et son équipage fut retenu en otage par la garnison locale. L’un des otages, un officier écossais du nom de Jacob McNamara, se maria dans la petite noblesse géorgienne, et resta dans le pays. En bon Ecossais, le thé lui manquait, et il proposa d’accroître la production sur le domaine d’Eristavi à Ozurgeti et Chakvi. En 1894, du « Thé Caucasien » fut présenté à une exposition internationale à St Pétersbourg.
Plus tard, au 19e siècle, Konstantin Popov, un riche marchand en charge de presque tout le négoce impérial de thé pour la Russie, entreprit de faire pousser du thé le long des côtes de la Mer Noire. Il acheta de vastes terrains à Chakvi, pas loin de Batumi, avec l’espoir d’y établir de grandes plantations à l’aide d’experts internationaux.
En 1892, il voyagea en Chine pour y étudier la production de masse de thé. Popov engagea une équipe d’ouvriers expérimentés d’une usine de Guangdong, y compris un ambitieux directeur nommé Lao Junzhou. A la fin de leur contrat de 3 ans, tous ces spécialistes retournèrent chez eux, sauf Lao, déterminé à mener à son terme ce projet.
Popov et Lao devaient encore trouver le moyen de perfectionner les conditions de culture et les méthodes de fabrication pour obtenir du thé de qualité, et le thé de basse qualité était appelé par dérision « classe Lao ». Lao ne se laissa pas démonter, retourna chez lui, et revint en Géorgie avec sa famille, ainsi qu’avec plusieurs autres familles de producteurs de thé, qui amenèrent non seulement de nouvelles graines et plants de thé, mais aussi des graines de bananier, de palmier, de bambou, de kaki, et d’arbre « Tung » (?).
Après quelques années supplémentaires de recherches et de travail acharné, le thé de Lao obtint une Médaille d’Or à l’Exposition Universelle de Paris en 1900. Comme le thé géorgien accroissait son importance économique, l’Institut de Recherche pour la Culture du Thé et les Cultures Subtropicales fut fondé à Anaseuli, où de nouvelles variétés de thé furent cultivées, axées sur les qualités aromatiques.
Lao devint manager d’une nouvelle usine en 1901, et reçut une médaille en 1911 – devenant ainsi la première personne originaire de Chine à recevoir une reconnaissance formelle du Tsar. Des années plus tard, en 1924, le gouvernement soviétique lui attribua la Bannière Rouge de l’Ordre du Travail, le distinguant comme le fondateur de la culture du thé à Adjara et le développeur de cette profitable ressource économique.
En 1926, Lao retourna en Chine définitivement, avec sa famille (on ne sait pas avec certitude si ce départ avait des raisons personnelles ou politiques), mais le thé continua à être une industrie majeure pendant la période soviétique.
Les cultivateurs de thé à Chakvi se plaignent que le thé géorgien déclina sous Khrouchtchev, lorsque les usines étaient exploitées sans pitié pour coller aux quotas de production. Le thé produit, de mauvaise qualité, était souvent vendu aux militaires, alors que le thé Krasnodar, de meilleure qualité (venu de plantations près de Sochi), était vendu au grand public. Le thé en brique reste la qualité la plus basse qui soit produite : il est composé de feuilles de tous les grades, étuvées et compressées en briques de 2kg vendues pour environ 0.60 USD. Ce produit inhabituel est presque entièrement exporté en Mongolie, où il est connu sous le nom de « thé de Staline » en raison de son étiquette arborant la faucille et le marteau, et est traditionnellement infusé dans du lait et consommé avec du sel et du beurre.
De nos jours, la production de thé géorgien est en plein essor, aussi bien en termes de qualité que de quantité, avec un accent mis sur des méthodes de culture sans pesticides ou bio, et des techniques de marketing de plus en plus populaires.
Sources
Butrin, Dmitry. “Georgia: Fleece, Wine, and Mimino,” Kommersant, 2003.
Liu-Kandareli, Mali. “Tea Culture Sources in Georgia.” Chinese Business in Georgia, 2010.
Edit : le lien vers l'article d'origine pour ceux qui voudraient regarder les photos qui vont avec.
https://georgiaphiles.wordpress.com/2013/01/20/georgia-tea/
Proverbe touareg :
"Le premier verre de thé est amer comme la vie.
Le deuxième est aussi doux que l’amour.
Le troisième est aussi apaisant que la mort."
"Le premier verre de thé est amer comme la vie.
Le deuxième est aussi doux que l’amour.
Le troisième est aussi apaisant que la mort."
- Marcelline
- Bourgeon Miraculeux
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Re: BlaBla
Super traduction ! Merci.
Je suis au boulot sur le téléphone donc je ne peux rien faire mais sinon ce soir je le déplacerai dans une section culture.
Je suis au boulot sur le téléphone donc je ne peux rien faire mais sinon ce soir je le déplacerai dans une section culture.
- Blossom
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Re: Les autres pays du thé
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- Blossom
- Récolte de Printemps
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Re: Les autres pays du thé
Il y avait ça aussi, http://www.lessentiel.lu/fr/lifestyle/story/Un-the-d-exception-pousse-au-pied-des-Highlands-12945375, déjà posté là
In case of doubt, boil it out
- chabo63
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- Inscription : 01 Sep. 2015
Re: Les autres pays du thé
Merci pour les liens!
Même que je dois encore patienter quelques années pour gouter mon thé auvergnat.........cela me fait très plaisir de voir ces vidéos
Même que je dois encore patienter quelques années pour gouter mon thé auvergnat.........cela me fait très plaisir de voir ces vidéos
- Lorène
- Nouvel arrivant
- Message(s) : 4
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- Localisation : Marseille
Re: Les autres pays du thé
On produit du thé en France, à la Réunion :
enchampthe.com
enchampthe.com
- Gaiwawan
- Bushi
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- Inscription : 15 Jan. 2017
Re: Les autres pays du thé
Pour avoir testé des thés réunionnais et mauriciens, on est plus proche de la production sri-lankaise que du Darjeeling SFTGFOP 1.
Aaahhh, le thé Bois Chéri à la vanille...
Mais comme partout, j'imagine qu'on trouve des petite production faite par des passionnés qui doivent valoir le détour.
Aaahhh, le thé Bois Chéri à la vanille...
Mais comme partout, j'imagine qu'on trouve des petite production faite par des passionnés qui doivent valoir le détour.
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