Le thé en littérature

Lionel
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Le thé en littérature

Message par Lionel » 20 Août 2013, 14:03

Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie

Editions Folio

La cabane, royaume de simplification. Sous le couvert des pins, la vie se réduit à des gestes vitaux. Le temps arraché aux corvées quotidiennes est occupé au repos, à la contemplation et aux menues jouissances. L'éventail des choses à accomplir est réduit. Lire, tirer de l'eau, couper le bois, écrire et verser le thé deviennent des liturgies. En ville, chaque acte se déroule au détriment de mille autres. La forêt resserre ce que la ville disperse.
page 43


Fidèles au principe russe selon lequel rien - ni la guerre ni l'exode - ne saurait faire manquer l'heure du thé, nous consacrons une heure à enflammer quelques brindilles gorgées d'eau. Allongés dans une flaque, sous la pluie, sirotant l'eau tiède, nous conversons agréablement.
page 256
le vide, c'est la base

Sébastien
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Re: Le thé en littérature

Message par Sébastien » 22 Août 2013, 09:54

Léon Tolstoï
La guerre et la paix
[Tome II]

Il n'y avait en tout que trois verres, et l'eau était si sale, si jaune, qu'on ne pouvait guère juger si le thé était trop fort ou trop faible. Le samovar n'en contenait que six portions, mais on ne s'en plaignait pas : on trouvait même fort agréable d'attendre son tour d'après l'ancienneté, et de recevoir le breuvage brûlant des mains grassouillettes de Marie Henrikovna, dont les ongles, il est vrai, laissaient légèrement à désirer sous le rapport de la propreté.
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plumblossom33
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Re: Le thé en littérature

Message par plumblossom33 » 05 Septembre 2013, 21:13

Arnaud Formal
"T"


La quatrième de couverture: « En Chine, un théier sacré est foudroyé. Un seul kilo de la dernière récolte sera sauvé : L'ultime soupir. Lors de sa vente aux enchères, une triade Taïwannaise acquiert ce thé pour la somme record de 9 million de dollars. Le lendemain, l'Ultime Soupir est volé. Un maître de thé et un ancien journaliste auront une semaine pour récupérer les précieuses feuilles... »

J'ai beaucoup aimé ce roman, très bien écrit, et l'auteur, pour son premier roman, a su maintenir le suspense. On plonge vraiment dans le monde du thé, vraiment très agréable à lire!

Pour le trouver, c'est par ici: http://www.edition-defossez.com/#

Sébastien
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Re: Le thé en littérature

Message par Sébastien » 14 Septembre 2013, 21:16

Jack London
Le Peuple de l'Abîme

10|18

Arrêtons-nous un moment, pour voir où nous en sommes. Voici deux hommes que j’invite dans un café. Ils ont vu que j’avais une pièce d’or, et ils ont pu comprendre que j’étais loin d’être pauvre. L’un d’eux a mangé un petit pain d’un demi-penny pendant toute la journée, et l’autre n’a rien mangé.
Et les voilà qui demandent « deux tartines et une tasse de thé » ! Chaque homme a commandé pour deux pence de marchandise. « Deux tartines », entre parenthèses, c’est deux tartines de pain beurré.
C’est cette même humilité dégradante qui avait été la marque de leur attitude envers le portier de l’asile. Mais je ne me laissai pas faire – peu à peu, j’augmentai leurs commandes – des œufs, des tranches de lard, encore des œufs, encore du lard, encore des tartines, et ainsi de suite. Ils ne cessaient de protester qu’ils n’avaient besoin de rien, tout en dévorant le tout gloutonnement dès qu’on le leur apportait.
« C’est la première tasse de thé que je bois depuis quinze jours », dit le charretier.
« Et il est fameux, ce thé », assura le charpentier.
Ils en burent chacun deux pintes, et je puis vous assurer que ça n’était que de la bibine. Il ressemblait au thé autant que de la bière peut ressembler au Champagne. Ça n’était rien que de l’eau colorée, sans aucun rapport avec le thé véritable.

page 123


Il semble que ce soit tout à fait normal pour l’ouvrier, à voir avec quelle précipitation il se jette à table. Il est indispensable de s’alimenter, et j’admets que l’on n’y mette pas de façons. Mais l’ouvrier apporte à cet acte une voracité bestiale qui, j’en suis certain, enlève une partie de son robuste appétit. Quand on le voit, sur le chemin de l’atelier, le matin, commander une pinte de thé qui ne ressemble pas plus à du thé qu’à de l’ambroisie, retirer de sa poche un quignon de pain, et tremper le second dans le premier, on peut être certain qu’il n’a pas ce qu’il lui faut dans le ventre, et que ce qu’il vient de manger ne sera pas suffisant pour le soutenir pendant une journée entière de travail. Et, en allant plus loin, croyez-moi, lui et des milliers de ses congénères ne produiront pas la même qualité ou la même quantité de travail qu’un millier d’hommes rassasiés de viande et de pommes de terre, et qui ont avalé du vrai café.
page 322

Un ouvrier, qui rentrait du travail, s’assit devant moi à la table en bois rugueuse, et commença son repas. Une poignée de sel jetée sur la table, qui n’était pas d’une propreté exagérée, lui servit de beurre. Il y trempait son pain, bouchée après bouchée, et l’arrosait ensuite de thé qu’il tirait d’un grand pot. Un morceau de poisson complétait son menu. Il mangeait en silence, ne regardant ni à gauche, ni à droite, ni devant lui, où je me trouvais. De part et d’autre, sur d’autres tables, d’autres hommes mangeaient dans le même silence. Il n’y avait pas le moindre brin de conversation dans toute la pièce. Une morne tristesse planait sur ce lieu mal éclairé.
page 334
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Re: Le thé en littérature

Message par Leaf » 22 Septembre 2013, 22:03

Il ne faudrait surtout pas oublier "À la recherche du temps perdu" de Proust... y'avait bien une madeleine, mais sans thé elle ne voulait rien dire du tout ! ^^ (je n'ai pas d'extrait sous la main, donc si quelqu'un a envie de s'en charger, sentez-vous bien libre -- mais autrement je pense que tout le monde sait de quoi je parle...)

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Re: Le thé en littérature

Message par Lionel » 23 Septembre 2013, 08:22

Marcel Proust
Du côté de chez Swann


Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé ; les formes — et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot — s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.
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Sebastien
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Re: Le thé en littérature

Message par Sebastien » 23 Septembre 2013, 09:19

Une compilation sur le sujet existe, « A tea reader », Katrina Avila Munichiello.
Ma conclusion sur ce livre : vous manquer de littérature de gare? Voici un candidat…. mais n’espérez pas plus que passer un peu de temps. Quoique, vous allez peut-être trouver ce que je n’ai pas vu.
La revue complète : http://mondeduthe.com/moodhumeur/fr/a-tea-reader/

Galactea

Re: Le thé en littérature

Message par Galactea » 23 Octobre 2013, 12:17

L'élégance du hérisson de Muriel Barbery, publié en 2006. Un bijou.

Il y a Renée, une concierge d'immeuble bourgeois parisien qui, pour avoir la paix, dissimule sa culture pour mieux jouer son rôle de concierge potache et inculte. En parallèle à ses petites histoires d'immeubles, elle nous embarque dans des échappées littéraires où les références à Tolstoï, à commencer par le nom de son chat...Léon !

Et puis il y a Paloma, jeune fille de 12 ans qui habite elle aussi dans l'immeuble. Fille de riche et richement intelligente, à l'égal de la concierge elle cache bien son jeu, sans doute affligée par la cruauté et la vacuité du monde qui l'entoure.

Petite leçon de vie en a peine 400 pages.

Je sers le thé et nous le dégustons en silence. Nous ne l'avons jamais pris ensemble le matin et cette brisure dans le protocole de notre rituel a une étrange saveur.

- C'est agréable, murmure Manuela.

Oui, c'est agréable car nous jouissons d'une double offrande, celle de voir consacrée par cette rupture dans l'ordre des choses l'immuabilité d'un rituel que nous avons façonné ensemble pour que, d'après-midi en après-midi, il s'enkyste dans la réalité au point de lui donner sens et consistance et qui, d'être ce matin transgressé, prend soudain toute sa force - mais nous goutons aussi comme nous l'eussions fait d'un nectar précieux le don merveilleux de cette matinée incongrue où les gestes machinaux prennent un nouvel essor, où humer, boire, reposer, servir encore, siroter revient à vivre une nouvelle naissance. (...)

Comme Kakuzo Okakura, l'auteur du Livre du thé, qui se désolait de la révolte des tribus mongoles au XIIIè siècle non pas parce qu'elle avait entraîné mort et désolation mais parce qu'lle avait détruit, parmi les fruits de la culture Song, le plus précieux d'entre eux, l'art du thé, je sais qu'il n'est pas un breuvage mineur. Lorsqu'il devient rituel, il constitue le coeur de l'aptitude à voir de la gandeur dans les petites choses. Où se trouve la beauté ? Dans les grandes choses qui, comme les autres sont condamnées à mourir, ou bien dans les petites qui, sans prétendre à rien, savent incruster dans l'instant une gemme d'infini ?

Le rituel du thé, cette reconduction précise des mêmes gestes et de la même dégustation, cette accession à des sensations simples, autenthiques et raffinées, cette licence donnée à chacun, à peu de frais, de devenir un aristocrate du goût parce que le thé est la boisson des riches comme elle est celle des pauvres, le rituel du thé, donc, a cette vertu extraordinaire d'introduire dans l'absurdité de nos vies une brèche d'harmonie sereine. Oui, l'univers conspire à la vacuité, les âmes perdues pleurent la beauté, l'insignifiance nous encercle. Alors, buvons une tasse de thé. Le silence se fait, on entend le vent qui souffle au-dehors, les feuilles d'automne bruissent et s'envolent, le chat dors dans une chaude lumière. Et, dans chaque gorgées, se sublime le temps.

Kevin

Re: Le thé en littérature

Message par Kevin » 23 Octobre 2013, 12:25

Je confirme que ce livre est magnifique

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Re: Le thé en littérature

Message par Sébastien » 25 Octobre 2013, 13:01

oui j'avais beaucoup aimé l'élégance du hérisson moi aussi.
le film également est très bon.
Lionel a écrit :Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie
trouvé ce midi à 2€ chez un bouquiniste, vais lire ça dans le train ce soir moi :top:
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Lionel
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Re: Le thé en littérature

Message par Lionel » 03 Novembre 2013, 18:06

Michel Strogoff
Jules Verne

Il y avait le quartier des fers, le quartier des fourrures, le quartier des laines, le quartier des bois, le quartier des tissus, le quartier des poissons secs etc. Quelques maisons étaient même construites en matériaux de haute fantaisie, les unes avec du thé en briques, d'autres avec des moellons de viande salée, c'est à dire avec les échantillons des marchandises que leurs propriétaires y débitaient aux acheteurs. Singulière réclame, tant soit peu américaine !

page 72, Livre de poche
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Re: Le thé en littérature

Message par Sébastien » 09 Avril 2014, 14:36

Ma vie de geisha - Mineko Iwazaki

"L’esthétique qui imprègne la vie de l’ochaya est influencée par l’art de préparer et de boire du thé, auquel nous donnons au Japon le nom de « voie de thé ». Cette cérémonie consiste en un rituel d’une notoire complexité, destiné à célébrer les joies simples d’une réunion entre amis – un instant de répit dans les soucis du quotidien. Et de quels extraordinaires artifices on use pour recréer un climat de simplicité... Du pavillon de thé jusqu’au plus modeste bol, tout a été fabriqué avec le plus grand soin par les artisans les plus délicats. L’hôte lui-même manie les ustensiles avec des gestes soumis à une chorégraphie minutieuse qui nécessite beaucoup de pratique. Rien n’est laissé au hasard."

(Ch. 17)

- - - - - - - - - -

"Il arriva que mon innocence me fourvoie dans les situations les plus invraisemblables. Je me souviens en particulier du Nouvel An qui suivit mes débuts de maiko. J’avais été invitée à la première cérémonie du thé de l’année – que l’on appelle hatsugama – à la très célèbre école Urasenke, le bastion de l’esthétique japonaise. C’était un honneur d’y être convié et je m’appliquai spécialement devant l’honorable assemblée.

Toutes les geiko sont tenues d’étudier la « voie du thé » ; c’est pourquoi l’école Urasenke est si chère au cœur de Gion-Kobu. Le théâtre Kaburenjo est doté d’une gigantesque salle de thé où peuvent se réunir jusqu’à trois cents convives. La geiko qui fait office de maîtresse du thé se plie cinq fois au rituel avant chaque représentation, ou plutôt elle prépare le thé pour les deux invités d’honneur pendant que les deux cent quatre-vingt-dix-huit autres sont servis par des femmes qui ont préparé le thé dans les coulisses.

À cette hatsugama, je me trouvais assise contre les murs d’une vaste salle tandis qu’une serveuse s’employait à passer de l’un à l’autre une tasse de forme étrange, à la base pointue et dépourvue de pied, de sorte qu’il était hors de question de la poser : il fallait boire son contenu. Je trouvais cela très amusant et, quand vint mon tour, je bus d’un trait.

Je n’avais jamais goûté quelque chose de plus infect et je réprimai un haut-le-cœur. Mon visage dut me trahir car Mme Kayoko, l’épouse de l’ancien directeur de l’école Urasenke, qui se montrait toujours adorable avec moi, me dit :

— Qu’est-ce qu’il y a, Mine-chan ? Vous n’aimez pas le saké ?

Du saké ? Je fis la grimace. Puis je fus prise de panique. J’avais enfreint la loi ! Et si on venait m’arrêter ? Mon père m’avait inculqué une telle crainte de la loi que j’étais terrifiée à l’idée de commettre le moindre délit. Qu’est-ce que j’allais faire maintenant ? Mais voilà que la tasse revenait vers moi et que tout le monde avait l’air de trouver cela normal. Comme je ne voulais pas provoquer de scandale devant une aussi noble assemblée, je retins mon souffle et bus de nouveau d’un trait. À la fin de la soirée, j’étais légèrement pompette.

Je me sentais de plus en plus bizarre. C’est un miracle que je sois parvenue jusqu’au bout de mon programme de danse sans encombre. Après quoi, je me rendis à mon nombre habituel de banquets et m’en sortis tout à fait bien. Mais à peine étais-je rentrée, dès l’antichambre de l’okiya, que je tombai en avant, raide. Et quel remue-ménage ensuite pour me déshabiller et me mettre au lit...

raide. Et quel remue-ménage ensuite pour me déshabiller et me mettre au lit...

Le lendemain, réveillée à six heures du matin, comme d’habitude, je fus instantanément saisie d’un sentiment de honte. Qu’avais-je fait la veille au soir ? Je ne me rappelais rien à propos d’aucun de mes ozashiki.

J’aurais voulu rentrer sous terre. Pourtant je devais me lever pour aller prendre mes cours. Non seulement j’avais violé la loi en buvant du saké, mais je m’étais peut-être aussi mal conduite. Cette idée surtout m’était intolérable. Je n’avais envie de voir personne.

La mort dans l’âme, je me forçai à me rendre à l’école. Je pris ma leçon avec l’iemoto, convaincue tout du long que tout le monde me regardait de travers. Je demandai à être excusée aux autres cours et rentrai en courant à l’okiya, où je fonçai droit sur le placard. Je m’y pelotonnai et, les bras enroulés autour des genoux, je me berçai en chantant : « Pardon, pardonne-moi, je ne le ferai jamais plus », encore et encore, tel un mantra.

J’étais dans mon refuge depuis déjà un bon moment, peut-être un après-midi entier, quand je décidai qu’il était temps de sortir afin de m’habiller pour la soirée.

Ce fut la dernière fois que je m’accordai cette consolation. Jamais plus je ne remis les pieds dans le placard, celui-là ou un autre.

Je me demande pour quelle raison je me montrais si sévère avec moi-même. Quelque chose à voir avec mon père, quelque chose à propos de la solitude. J’étais persuadée que la réponse à tout se trouvait dans l’autodiscipline.

Je croyais que l’autodiscipline était la clé de la beauté."


(Ch. 25)
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Re: Le thé en littérature

Message par Niva » 09 Avril 2014, 14:40

Tiens, Sébastien, toi aussi tu as lu la bio de Mine-chan? :)
Proverbe touareg :
"Le premier verre de thé est amer comme la vie.
Le deuxième est aussi doux que l’amour.
Le troisième est aussi apaisant que la mort."

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Re: Le thé en littérature

Message par Sébastien » 09 Avril 2014, 14:45

suis en train
c'est pas toi qui me l'avais conseillée sur le chat ?
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Re: Le thé en littérature

Message par Niva » 09 Avril 2014, 14:47

Je l'ai conseillé à tout le monde, en fait :D Heureuse de voir qu'un représentant du sexe masculin s'intéresse au monde des fleurs et des saules!!
Proverbe touareg :
"Le premier verre de thé est amer comme la vie.
Le deuxième est aussi doux que l’amour.
Le troisième est aussi apaisant que la mort."

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