L’école Urasenke de la cérémonie du thé
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- raluca
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L’école Urasenke de la cérémonie du thé
Voici une adaptation en français du fil posté en anglais par Tsubo. Les spécialistes apporteront les corrections nécessaires.
Un grand merci à Niva pour son travail de "text editing" et à Touille, bien sûr, pour son soutien moral
(Urasenke, littéralement « côté arrière de la maison », partie de l’héritage reçue par un des 3 fils de Sen no Rikyû, selon la tradition)
Une des trois grandes écoles/ familles de la cérémonie de thé japonaise. Les deux autres sont les suivantes : l’école Omotesenke (littéralement « côté de devant de la maison ») et Mushakōjisen (« maison sur la rue Mushakōjisen »). Sensō Sōshitsu est considéré comme le fondateur de la famille Urasenke. Il arrive après la deuxième et la troisième génération de maîtres de thé (Sen Shōan et respectivement Sen Sōtan), de la lignée de Sen no Rikyū, celui qui a perfectionné la voie du thé. Sensō Sōshitsu est le quatrième fils de Sen Sōtan, la troisième génération de maîtres de thé. Kon’nichi-an, fameux pavillon de thé de l’école Urasenke, en est devenu le symbole. Le nom de famille des maîtres de thé de cette école est Sōshitsu.
Quatrième génération : Sensō Sōshitsu (1622-1697)
Quatrième fils de Sen Sōtan, troisième génération de maître de thé. Enfant, il s’appelait Chōkichirō. Comme il voulait devenir médecin, il a fait des études de médecine auprès de Noma Gentaku. Il a pris plus tard le nom de Genshitsu. Depuis Senso, prendre ce nom était devenu une tradition dans la famille, que ce soit au moment de prendre la suite en tant que Iemoto (grand maître de thé) ou au moment de la retraite. Il a été au service de Maeda Toshitsune, seigneur du domaine de Kaga (aujourd’hui au sud de la préfecture d’Ishikawa, face à la mer du Japon). Après la mort de Toshitsune, il est resté au service de la famille, jusqu’au cinquième descendant, Tsunanori. Dans l’intervale, il a été consacré Chōza’emon, responsable des potiers qui ont construit le four destiné à produire les céramiques Ōhi-yaki. Il a également fait faire à Miyazaki Kanchi la bouilloire utilisée lors de la cérémonie du thé, Cha Yugama ou Chagama. Ses ustensiles de prédilection pour la cérémonie sont les suivants : le Tabi Makura, un vase dont la forme ressemble à un petit coussin, le Také Hana-ire, un vase en bambou, le Kara Kōgō, un récipient pour l’encens en forme d’anneau, le Gan Kōgō, un récipient à encens en céramique en forme d’oie sauvage. Il rajoute également le Shioya Gama, un chaudron initialement utilisé pour obtenir du sel de mer, avec un décor de vagues et coquillages, doté d’une anse ajourée sur le haut, rappelant les cheminés de la cahute où on obtenait le sel de mer, le Kashiwa Gama, le chaudron avec décor sculpté de feuilles de chêne, le Yugao Hira Mizusashi, un bol en céramique pour refroidir l’eau avec un motif floral, le Ōhi-yaki Hira Mizusashi, un bol à refroidir l’eau en céramique Ōhi-yaki, le Mochizuki Natsume, un récipient à matcha avec un couvercle, et le Kawataro Natsume, un récipient à matcha avec le couvercle légèrement concave, ressemblant à la tête du monstre Kappa.
Cinquième génération: Fukyūsai Joso (1673-1704)
Fils aîné de la quatrième génération du maître de thé Sensō. Enfant, il a porté le nom de Yosaburo, il a ensuite pris le nom de Sōan. Il est devenu magistrat sur le domaine de Kaga. Il a déménagé par la suite à Ito et il est devenu maitre de thé pour la famille Hisamatsu, les seigneurs du domaine de Iyo Matsuyama, aujourd’hui la préfecture Ehime de l’île de Shikoku, une des plus grandes du Japon. Il est mort en 1704, à l’âge de 32 ans. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Nakamura Meimeibon, un set d’assiettes à dessert rondes; le Kōaka Chaki (ou Natsume), un récipient à usucha (thé léger) peu profond, en bois laqué noir avec un couvercle assez haut rouge écarlate ; le Tsuru-tsuki Chaki, une théière avec l’anse en haut ; le Hikidashi-tsuki Chabako, une boîte à thé portable pour stocker les ustensiles du thé. Il a fait installer une fontaine dont l’eau vient de la maison de Abe Tōbe’e. Il privilégiait la pièce à thé avec une surface de deux tatamis.
Sixième génération: Rikkansai Taiso (1694-1726)
Fils aîné de Fukyūsai, cinquième génération de maître de thé. Enfant, il s’appelait Seikichiro, il a changé de nom par la suite pour Sōan. Il avait 11 ans quand son père est mort, et il est devenu la sixième génération de maître de thé. Il s’est perfectionné auprès de Kakukakusai, sixième génération de maître de thé de l’école Omotesenke. Il était aussi doué pour l’Yōkyoku (partie chorale dans le théâtre No) où il chantait des chants No et Kyōgen. Il est mort en 1726, à l’âge de 33 ans, dans le château de la famille Hisamatsu, les seigneurs du domaine de Matsuyama. Il est inhumé dans le temple Tōkai-ji à Shinagawa. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Yūin Sukigi Gama, une bouilloire basse à grands rebords, utilisée dans la Yūin, la pièce à thé de l’école Urasenke ; le Kagami Gama, dont le couvercle ressemble à un miroir ancien ; le Ume no Kama, une bouilloire dont le bouton de couvercle ressemble à un bourgeon de prunier ; le Hyō Gama, une bouilloire en forme de gourde. Dans sa jeunesse, il a été marié et a eu un enfant qui est mort jeune. Sa jeune sœur est devenue moniale sous le nom de Sosen-ni au monastère du temple Saiho-ji à Kitano. Elle est devenue par la suite la prêtresse en chef pour la trentième génération d’abbesses.
Septième génération: Saisaisai Jikusō (1709-1723)
Deuxième fils de Kakukakusai, sixième génération de maître de thé de l’école Omotesenke et jeune frère de Joshinsai, septième génération de maître de thé de cette école. Il appartenait à la famille qui a fondé l’école Omotesenke. Adopté dans la famille de Rikkansai, sixième génération de l’école Urasenke, qui n’avait pas d’héritier. Enfant, il s’appelait Seinosuke, il a pris le nom de Sōkan par la suite. Il a travaillé comme maître de thé sur les domaines de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il est mort en 1723, à l’âge de 25 ans. Ses ustensiles : le Kan’un Natsume, récipient à matcha en bois de cerisier, le Uchishu Shihō Bon, un plateau à thé rectangulaire avec l’intérieur rouge écarlate, le Aka Raku Tsuru Kōgō, poterie raku également rouge, récipient à encens en forme de grue, le Ikkan Tōgumi Hira Sumitori, panier tressé pour le charbon dans le style Ikkan.
Huitième génération: Yūgensai Ittō (1719-1771)
Né dans la famille de l’école Omotesenke, il était le troisième fils de Kakukakusai, sixième génération de l’école de thé Omotesenke et jeune frère de Saisaisai, septième génération de maître de thé. Il a été adopté par la famille de l’école Urasenke, car le septième maître de thé était mort jeune. Enfant, il s’appelait Jūichiro. Il a travaillé comme maître de thé sur les domaines de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il a pratiqué la méditation zen comme disciple de Dairyū Sōjō, prêtre zen du temple Gyokurin'in, appartenant à la branche Daitoku-ji à Kyoto. Il a par la suite pris le nom d’Yūgensai. Il a fait restaurer le pavillon de thé Kon'nichi'an de l’école Urasenke. Avec l’aide de Joshinsai, son frère aîné, et de Dairyū Sōjō, prêtre du temple Daitoku-ji à Kyoto, Yūgensai a mis en place les Shichiji Shiki, « les sept règles et techniques de la cérémonie du thé pour se purifier l’esprit ». Son choix d’ustensiles est le suivant : le Yūgao Daisu, un présentoir portable à deux étagères en forme de gourde, le Icho Daisu, un présentoir portable à deux étagères décoré avec un motif de feuille de ginkgo, le Yaki Giri Dana, présentoir avec des pieds en forme d’arche, en bois de paulownia brûlé, le Tsubo Tsubo Oh Natsume, un récipient à usucha décoré avec un motif de vagues, et le Oimatsu Chaki, récipient à thé en bois de pin vieilli. De plus, son choix d’ustensiles comprend aussi le Ameyū Tetsuki Mizusashi, une théière de couleur marron clair avec manche, le Chikkon Mizusashi, une jarre à eau creusée dans la partie basse d’une tige de bambou, le Oimatsu-bori Shinchū Kaigu, set d’ustensiles en cuivre pour la cérémonie du thé avec un décor de pins en relief, le Futon Gama, bouilloire ronde et plate comme un coussin, le Yūgao Gama, bouilloire en forme de gourde.
Neuvième génération : Fukensai Sekiō (1746-1801)
Fils aîné d’Yūgensai, huitième génération de maître de thé. Nom d’enfance Jūichiro, il le change par la suite en Genshitsu. Nom de famille Kan'un. En 1788, les maisons des deux familles Senke et Urasenke ont été endommagées par le grand incendie de Kyoto. Des travaux de rénovation ont été entrepris et la cérémonie pour le 200ème anniversaire de Rikyū a pu être célébrée. Il a travaillé comme maître de thé sur le domaine de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il est mort en 1801, âgé de 56 ans. Il a eu comme enfants Nintokusai, premier né, Sōgen, deuxième, et Sōju, cadet. Sōju a été adopté par Ittotsusai, huitième génération de maître de thé de l’école Mushakōjisen, et il est devenu par la suite Kōkōsai Jin'oh, neuvième maître de cette école. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Matsu no Ki Kōgō, récipient à encens en bois de pin, le Hakkaku Kōgō, récipient à encens octogonal, le Taiko Dō Futa-oki, couvercle de bronze en forme de tambour japonais, le Kiri Kiku É Tabacco Bon, plateau en bois de paulownia pour ranger le set à tabac avec un décor de fleurs de chrysanthèmes.
Dixième génération : Nintokusai Hakusō (1770-1826)
Fils aîné de Fukensai, neuvième génération de maître de thé. Enfant, il s’appelait Eizaburo. Il est devenu Iemoto, grand maître de thé, à l’âge de 32 ans. Il a travaillé comme maître de thé sur le domaine de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il est mort en 1826, à l’âge de 57 ans. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Shinchu Yūgao Bori Kiri'ai Furo, support en cuivre pour la bouilloire avec un décor floral, le Yūgao Natsume, récipient à matcha avec un couvercle à décor floral en or, le Oridame Natsume, récipient à matcha en bois courbé, le Ikkan Mikazuki Kōgō, récipient laqué pour encens de style Ikkan, en forme de croissant de lune, et le Sem'men Kōgō, récipient à encens en forme d’éventail.
Onzième génération : Gengensai Seichū (1801-1877)
Fils de Matsudaira Noritomo, qui avait la fonction de Nuinokami, chef de Nuidonoryō (fonctionnaire en charge de la garde-robe) du seigneur Okudono de Mikawa-kuni (aujourd’hui préfecture d’Aichi). Nuidonoryō était le service qui s’occupait du protocole, responsable des femmes de la cour, d’organiser les listes d’invités, de faire faire les habits, etc. Son nom d’enfant était Chiyomatsu. A l’âge de 10 ans, il a été adopté par la famille Urasenke. Après la cérémonie pour fêter ses 20 ans, il a été marié à Machi, la fille aînée de Nintokusai, la dixième génération de maître de thé de l’école Urasenke. Machi pratiquait elle aussi la cérémonie du thé, malheureusement elle est morte à l’âge de 36 ans. Il s’est remarié à Teru, la sœur de Machi. Il a introduit de nouveau styles de Tema’e, préparation rituelle du thé : la Ryurei-shiki, où on prépare le thé en étant assis sur une chaise, à l’aide d’un Dairo, un grand brasero, Wakin Daté, préparation spécifique utilisant un tissu spécial, Chabako Daté, cérémonie du thé pratiqué en plein air en utilisant une boîte à thé portable. Le fils issu de son deuxième mariage, Ichi'nyosai, est mort jeune, à 17 ans. Gengensai s’éteint à l’âge de 68 ans, en 1877. Ses ustensiles de prédilection étaient les suivants : le Okami Sake Zutsu Hana'ire, vase tressé qui ressemble à la bouteille de saké utilisée comme offrande aux dieux, le Tsuru Kubi Kago Hana'ire, vase tressé qui ressemble au cou d’une grue, le Tagoura Kōgō, récipient laqué à encens avec un décor de vagues à l’envers du couvercle, le Fudegaki Kōgō, récipient à encens décoré de feuilles de kaki et trois branches peintes sur le couvercle, et le Tsukihigai Kōgō, récipient à encens en forme de coquille Saint-Jacques. Dans un deuxième temps, il introduit le Karauta Oh Natsume, récipient à matcha large décoré d’un poème chinois, le Hagoromo Natsume, récipient à matcha décoré d’une ceinture en soie, et le Tokufū Natsume, récipient à matcha laqué et plat décoré des caractères Ichi Ryu Man Bai sur le couvercle et de neuf grains de riz à l’envers du couvercle. Les caractères signifient qu’un seul grain de riz engendra une récolte abondante de dizaines de milliers de grains. Enfin, il a inclut le Usa Mimi (oreille de lapin) Mizusashi, jarre à eau avec des poignées en forme d’oreilles de lapin des deux côtés, le Urachidori Mizusashi, seau à eau décoré d’un oiseau nommé pluvier à l’envers du couvercle.
Douzième génération : Yūmyōsai Jikisō (1852-1917)
Né dans la famille Kadokura à Kyoto. Il a été marié à l’âge de 18 ans avec Yukako, la fille aînée de Gengensai, onzième maître de thé de l’école Urasenke. Il a pris le nom de Genshitsu. En 1871, il a obtenu le rang d’Iemoto, grand maître de thé, mais en 1885, à 34 ans, il a cédé sa fonction à Komakichi, son fils aîné. Il a déménagé à Myōkian (région de Yamazaki), et a commencé son activité de promotion de la cérémonie du thé. Il est mort à Sakai, Osaka, en 1917. Son nom de fonction était Yūken. Ses ustensiles de prédilection comprennent le Fune Kōgō, récipient à encens en forme de barque, le Sumiyoshi Gama, bouilloire avec une représentation du sanctuaire Sumiyoshi Taisha, le Oimatsu Natsume, récipient à matcha en bois de pin vieilli, le Fubako Tobacco Bon, plateau pour ranger le nécessaire à fumer.
Treizième génération : En'nosai Tecchu (1872-1924)
Fils aîné d’Yūmyōsai, douzième génération de maître de de thé. Son premier nom était Komakichi, et son nom de famille Tairyūken. A l’âge de 14 ans, il prend la suite d’Iemoto dans la fonction de maître de thé. Il a épousé Tsunako, de la famille Kuki, seigneur du domaine Sanda (aujourd’hui dans la préfecture de Hyogo). Ils ont vécu pendant un temps à Gazenbō (Azabu, Tokyo). Il a travaillé avec Tanaka Sōboku, un disciple de Gengensai, qui résidait à Tokyo, à perfectionner la Voie du Thé. Son nouveau nom de famille, En'nosai, met en valeur un caractère utilisé également par Kitashirakawanomiya Yoshihisa, prince héritier. Il a mis en place le Tema’e, la préparation rituelle du thé dans les styles suivants : Sanyū no Shiki, une des « Sept Règles pour approfondir la voie du thé », le koicha (le thé épais), le Kakufukudate, servir un bol de thé à chaque invité, le Nagashidate, une préparation très simple, des versions de Dai En no Shin, un des plus remarquables rituels, et de Dai En no Sō, un rituel très sophistiqué où on sert deux sortes de koicha, le thé épais. En'nosai meurt en 1924 à l’âge de 53 ans. Le Kokushi Maru Gama, une bouilloire ronde, fait partie de ses ustensiles de prédilection. Le nom de cette bouilloire vient de Shun'oku Sōen, qui officiait comme grand prêtre ("Kokushi") pendant le XVIème siècle, et la tradition veut qu’il ait possédé une bouilloire de cette forme. Autres ustensiles qu’il a utilisés : le Jūnigatsu Natsume, un set de douze récipients à thé avec un décor pour chaque mois de l’année, le Gin Sanpō Futaoki, un couvercle en céramique avec le bord en argent, avec décor de style Sanpō.
Quatorzième génération : Mugensai Sekisō (1893-1964)
Fils aîné d’ En'nosai, treizième génération de maître de thé. Prénommé d’abord Seinosuke, il a pris plus tard le nom de Sōjaku. Il a épousé Kayoko Ito de Sendai en 1917. Après le mariage, il a pris le nom de famille de Tantansai, accordé par Kuki Ryūichi, homme politique de l’ère Meiji. Son nom de fonction était Sekiso et également Baishi-an. Il est devenu prêtre bouddhiste en suivant l’enseignement de Maruyama Den'ne, prêtre au temple bouddhiste de Daitoku-ji à Tokyo. Il a reçu de sa part un autre nom de fonction, Mugensai. Afin d’unifier les différents styles de cérémonie du thé, il a développé le style Tankōkai. Cela lui a permis aussi de faire connaitre la Voie du thé et de faciliter les échanges culturels à travers l’Association culturelle internationale de la Voie du Thé (« Kokusai Sadō Bunka Kyokai »). Ses efforts ont été récompensés avec des médailles du mérite (cordon bleu et cordon rouge). Ces médailles sont accordées au nom de l’Empereur à ceux qui ont joué un rôle important et se distinguent par leurs contributions dans les domaines des sciences sociales, de la culture et de la protection sociale. Il a reçu des décorations dont l’Ordre du Soleil levant (Dō Santō Kyokujitsu Chūju Shō). Il a été le premier maître de thé à recevoir cette décoration. Il a aussi reçu l’ordre du mérite culturel du Brésil. Il est mort en 1964 pendant son voyage à Hokkaido, à l’âge de 71 ans. Il a été promu Shōshi'i (« senior quatrième grade ») après sa mort. Ses ustensiles de prédilection sont : le Uzumakie Také Hana Ire, vase en bambou laqué avec un décor de tourbillon doré, le Jukō Seiji Hana Ire, vase en céramique jaune kaki, le Hagoromo Kōgō, récipient à encens, le Umetsuki Natsume, récipient à matcha décoré d’une branche avec fleurs de prunier, le Mirunami Makie Robuchi, rebord en bois laqué avec un décor de vagues et pins, placé autour du brasier qui se trouve au centre de la pièce à thé.
Quinzième génération : Hoh'unsai Hansō (1923-)
Fils aîné de Mugensai, quatorzième génération de maître de thé. Son premier nom était Masataka. Diplômé de l’Université de Doshisha en droit, il a aussi étudié à l’Université de Hawaii et a obtenu son doctorat à l’Université Chung-Ang, en Corée. Hoh'unsai devient novice zen en tant que disciple de Gotō Zuikan, prêtre au temple Daitoku-ji à Kyoto, et il a reçu le nom de Hō’unsai Genshūkō Koji de sa part. De plus, il a reçu le nom de fonction Sai Kyoshin de la part de Kajiura Itsugai, prêtre au temple Myōshin-ji à Kyoto. Il a accédé en 2002 à la fonction d’Iemoto (grand prêtre) et il a pris le nom de Genshitsu. On lui a décerné la médaille avec le cordon rouge et la médaille avec le cordon bleu de la part de l’Empereur. On accorde ces médailles à des personnalités qui se distinguent par des contributions remarquables dans les domaines des sciences sociales, de la culture et de la protection sociale. Il a aussi reçu le prix Bunka Kōrōsho, pour l’ensemble de son œuvre, et l’ordre du mérite culturel. A l’international, il a été décoré de la médaille du mérite culturel en Allemagne de l’Ouest et au Brésil, et de l’ordre national de la légion d’honneur en France. Parmi ses ustensiles de prédilection , on trouve le Tōyama Gama, bouilloire décorée de deux pics de montagne, un grand et un plus petit, le Tsuru Kumo Gama, une bouilloire avec un motif de grue dans le ciel, le Ko’un Dana, un présentoir compact avec des nuages ajourés sur les portes, le Shiki Kusabana Natsume, 4 récipients à matcha avec chacun un motif végétal symbolisant les 4 saisons, le Matsushima Jawan, bol à thé de style Matsushima, le Nanryō Kaigu, set à thé en argent pour la cérémonie , etc.
Seizième génération : Zabōsai Genshitsu (1956-)
Fils aîné de Hoh'unsai, quinzième génération de maître de thé. Son premier nom est Masayuki. Diplômé de l’Université Doshisha, il est devenu novice zen et disciple de Nakamura Sojun, prêtre au temple Daitoku-ji à Kyoto, et a reçu le nom de fonction Sai Zabōsai de la part de ce dernier. Il est devenu par la suite disciple de Morinaga Sōkō, prêtre zen du temple Myōshin-ji à Kyoto. En 2002, il est devenu la seizième génération de maître de thé.
Un grand merci à Niva pour son travail de "text editing" et à Touille, bien sûr, pour son soutien moral
(Urasenke, littéralement « côté arrière de la maison », partie de l’héritage reçue par un des 3 fils de Sen no Rikyû, selon la tradition)
Une des trois grandes écoles/ familles de la cérémonie de thé japonaise. Les deux autres sont les suivantes : l’école Omotesenke (littéralement « côté de devant de la maison ») et Mushakōjisen (« maison sur la rue Mushakōjisen »). Sensō Sōshitsu est considéré comme le fondateur de la famille Urasenke. Il arrive après la deuxième et la troisième génération de maîtres de thé (Sen Shōan et respectivement Sen Sōtan), de la lignée de Sen no Rikyū, celui qui a perfectionné la voie du thé. Sensō Sōshitsu est le quatrième fils de Sen Sōtan, la troisième génération de maîtres de thé. Kon’nichi-an, fameux pavillon de thé de l’école Urasenke, en est devenu le symbole. Le nom de famille des maîtres de thé de cette école est Sōshitsu.
Quatrième génération : Sensō Sōshitsu (1622-1697)
Quatrième fils de Sen Sōtan, troisième génération de maître de thé. Enfant, il s’appelait Chōkichirō. Comme il voulait devenir médecin, il a fait des études de médecine auprès de Noma Gentaku. Il a pris plus tard le nom de Genshitsu. Depuis Senso, prendre ce nom était devenu une tradition dans la famille, que ce soit au moment de prendre la suite en tant que Iemoto (grand maître de thé) ou au moment de la retraite. Il a été au service de Maeda Toshitsune, seigneur du domaine de Kaga (aujourd’hui au sud de la préfecture d’Ishikawa, face à la mer du Japon). Après la mort de Toshitsune, il est resté au service de la famille, jusqu’au cinquième descendant, Tsunanori. Dans l’intervale, il a été consacré Chōza’emon, responsable des potiers qui ont construit le four destiné à produire les céramiques Ōhi-yaki. Il a également fait faire à Miyazaki Kanchi la bouilloire utilisée lors de la cérémonie du thé, Cha Yugama ou Chagama. Ses ustensiles de prédilection pour la cérémonie sont les suivants : le Tabi Makura, un vase dont la forme ressemble à un petit coussin, le Také Hana-ire, un vase en bambou, le Kara Kōgō, un récipient pour l’encens en forme d’anneau, le Gan Kōgō, un récipient à encens en céramique en forme d’oie sauvage. Il rajoute également le Shioya Gama, un chaudron initialement utilisé pour obtenir du sel de mer, avec un décor de vagues et coquillages, doté d’une anse ajourée sur le haut, rappelant les cheminés de la cahute où on obtenait le sel de mer, le Kashiwa Gama, le chaudron avec décor sculpté de feuilles de chêne, le Yugao Hira Mizusashi, un bol en céramique pour refroidir l’eau avec un motif floral, le Ōhi-yaki Hira Mizusashi, un bol à refroidir l’eau en céramique Ōhi-yaki, le Mochizuki Natsume, un récipient à matcha avec un couvercle, et le Kawataro Natsume, un récipient à matcha avec le couvercle légèrement concave, ressemblant à la tête du monstre Kappa.
Cinquième génération: Fukyūsai Joso (1673-1704)
Fils aîné de la quatrième génération du maître de thé Sensō. Enfant, il a porté le nom de Yosaburo, il a ensuite pris le nom de Sōan. Il est devenu magistrat sur le domaine de Kaga. Il a déménagé par la suite à Ito et il est devenu maitre de thé pour la famille Hisamatsu, les seigneurs du domaine de Iyo Matsuyama, aujourd’hui la préfecture Ehime de l’île de Shikoku, une des plus grandes du Japon. Il est mort en 1704, à l’âge de 32 ans. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Nakamura Meimeibon, un set d’assiettes à dessert rondes; le Kōaka Chaki (ou Natsume), un récipient à usucha (thé léger) peu profond, en bois laqué noir avec un couvercle assez haut rouge écarlate ; le Tsuru-tsuki Chaki, une théière avec l’anse en haut ; le Hikidashi-tsuki Chabako, une boîte à thé portable pour stocker les ustensiles du thé. Il a fait installer une fontaine dont l’eau vient de la maison de Abe Tōbe’e. Il privilégiait la pièce à thé avec une surface de deux tatamis.
Sixième génération: Rikkansai Taiso (1694-1726)
Fils aîné de Fukyūsai, cinquième génération de maître de thé. Enfant, il s’appelait Seikichiro, il a changé de nom par la suite pour Sōan. Il avait 11 ans quand son père est mort, et il est devenu la sixième génération de maître de thé. Il s’est perfectionné auprès de Kakukakusai, sixième génération de maître de thé de l’école Omotesenke. Il était aussi doué pour l’Yōkyoku (partie chorale dans le théâtre No) où il chantait des chants No et Kyōgen. Il est mort en 1726, à l’âge de 33 ans, dans le château de la famille Hisamatsu, les seigneurs du domaine de Matsuyama. Il est inhumé dans le temple Tōkai-ji à Shinagawa. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Yūin Sukigi Gama, une bouilloire basse à grands rebords, utilisée dans la Yūin, la pièce à thé de l’école Urasenke ; le Kagami Gama, dont le couvercle ressemble à un miroir ancien ; le Ume no Kama, une bouilloire dont le bouton de couvercle ressemble à un bourgeon de prunier ; le Hyō Gama, une bouilloire en forme de gourde. Dans sa jeunesse, il a été marié et a eu un enfant qui est mort jeune. Sa jeune sœur est devenue moniale sous le nom de Sosen-ni au monastère du temple Saiho-ji à Kitano. Elle est devenue par la suite la prêtresse en chef pour la trentième génération d’abbesses.
Septième génération: Saisaisai Jikusō (1709-1723)
Deuxième fils de Kakukakusai, sixième génération de maître de thé de l’école Omotesenke et jeune frère de Joshinsai, septième génération de maître de thé de cette école. Il appartenait à la famille qui a fondé l’école Omotesenke. Adopté dans la famille de Rikkansai, sixième génération de l’école Urasenke, qui n’avait pas d’héritier. Enfant, il s’appelait Seinosuke, il a pris le nom de Sōkan par la suite. Il a travaillé comme maître de thé sur les domaines de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il est mort en 1723, à l’âge de 25 ans. Ses ustensiles : le Kan’un Natsume, récipient à matcha en bois de cerisier, le Uchishu Shihō Bon, un plateau à thé rectangulaire avec l’intérieur rouge écarlate, le Aka Raku Tsuru Kōgō, poterie raku également rouge, récipient à encens en forme de grue, le Ikkan Tōgumi Hira Sumitori, panier tressé pour le charbon dans le style Ikkan.
Huitième génération: Yūgensai Ittō (1719-1771)
Né dans la famille de l’école Omotesenke, il était le troisième fils de Kakukakusai, sixième génération de l’école de thé Omotesenke et jeune frère de Saisaisai, septième génération de maître de thé. Il a été adopté par la famille de l’école Urasenke, car le septième maître de thé était mort jeune. Enfant, il s’appelait Jūichiro. Il a travaillé comme maître de thé sur les domaines de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il a pratiqué la méditation zen comme disciple de Dairyū Sōjō, prêtre zen du temple Gyokurin'in, appartenant à la branche Daitoku-ji à Kyoto. Il a par la suite pris le nom d’Yūgensai. Il a fait restaurer le pavillon de thé Kon'nichi'an de l’école Urasenke. Avec l’aide de Joshinsai, son frère aîné, et de Dairyū Sōjō, prêtre du temple Daitoku-ji à Kyoto, Yūgensai a mis en place les Shichiji Shiki, « les sept règles et techniques de la cérémonie du thé pour se purifier l’esprit ». Son choix d’ustensiles est le suivant : le Yūgao Daisu, un présentoir portable à deux étagères en forme de gourde, le Icho Daisu, un présentoir portable à deux étagères décoré avec un motif de feuille de ginkgo, le Yaki Giri Dana, présentoir avec des pieds en forme d’arche, en bois de paulownia brûlé, le Tsubo Tsubo Oh Natsume, un récipient à usucha décoré avec un motif de vagues, et le Oimatsu Chaki, récipient à thé en bois de pin vieilli. De plus, son choix d’ustensiles comprend aussi le Ameyū Tetsuki Mizusashi, une théière de couleur marron clair avec manche, le Chikkon Mizusashi, une jarre à eau creusée dans la partie basse d’une tige de bambou, le Oimatsu-bori Shinchū Kaigu, set d’ustensiles en cuivre pour la cérémonie du thé avec un décor de pins en relief, le Futon Gama, bouilloire ronde et plate comme un coussin, le Yūgao Gama, bouilloire en forme de gourde.
Neuvième génération : Fukensai Sekiō (1746-1801)
Fils aîné d’Yūgensai, huitième génération de maître de thé. Nom d’enfance Jūichiro, il le change par la suite en Genshitsu. Nom de famille Kan'un. En 1788, les maisons des deux familles Senke et Urasenke ont été endommagées par le grand incendie de Kyoto. Des travaux de rénovation ont été entrepris et la cérémonie pour le 200ème anniversaire de Rikyū a pu être célébrée. Il a travaillé comme maître de thé sur le domaine de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il est mort en 1801, âgé de 56 ans. Il a eu comme enfants Nintokusai, premier né, Sōgen, deuxième, et Sōju, cadet. Sōju a été adopté par Ittotsusai, huitième génération de maître de thé de l’école Mushakōjisen, et il est devenu par la suite Kōkōsai Jin'oh, neuvième maître de cette école. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Matsu no Ki Kōgō, récipient à encens en bois de pin, le Hakkaku Kōgō, récipient à encens octogonal, le Taiko Dō Futa-oki, couvercle de bronze en forme de tambour japonais, le Kiri Kiku É Tabacco Bon, plateau en bois de paulownia pour ranger le set à tabac avec un décor de fleurs de chrysanthèmes.
Dixième génération : Nintokusai Hakusō (1770-1826)
Fils aîné de Fukensai, neuvième génération de maître de thé. Enfant, il s’appelait Eizaburo. Il est devenu Iemoto, grand maître de thé, à l’âge de 32 ans. Il a travaillé comme maître de thé sur le domaine de Kaga (aujourd’hui préfecture d’Ishikawa) et Matsuyama (aujourd’hui préfecture d’Ehime). Il est mort en 1826, à l’âge de 57 ans. Ses ustensiles de prédilection sont les suivants : le Shinchu Yūgao Bori Kiri'ai Furo, support en cuivre pour la bouilloire avec un décor floral, le Yūgao Natsume, récipient à matcha avec un couvercle à décor floral en or, le Oridame Natsume, récipient à matcha en bois courbé, le Ikkan Mikazuki Kōgō, récipient laqué pour encens de style Ikkan, en forme de croissant de lune, et le Sem'men Kōgō, récipient à encens en forme d’éventail.
Onzième génération : Gengensai Seichū (1801-1877)
Fils de Matsudaira Noritomo, qui avait la fonction de Nuinokami, chef de Nuidonoryō (fonctionnaire en charge de la garde-robe) du seigneur Okudono de Mikawa-kuni (aujourd’hui préfecture d’Aichi). Nuidonoryō était le service qui s’occupait du protocole, responsable des femmes de la cour, d’organiser les listes d’invités, de faire faire les habits, etc. Son nom d’enfant était Chiyomatsu. A l’âge de 10 ans, il a été adopté par la famille Urasenke. Après la cérémonie pour fêter ses 20 ans, il a été marié à Machi, la fille aînée de Nintokusai, la dixième génération de maître de thé de l’école Urasenke. Machi pratiquait elle aussi la cérémonie du thé, malheureusement elle est morte à l’âge de 36 ans. Il s’est remarié à Teru, la sœur de Machi. Il a introduit de nouveau styles de Tema’e, préparation rituelle du thé : la Ryurei-shiki, où on prépare le thé en étant assis sur une chaise, à l’aide d’un Dairo, un grand brasero, Wakin Daté, préparation spécifique utilisant un tissu spécial, Chabako Daté, cérémonie du thé pratiqué en plein air en utilisant une boîte à thé portable. Le fils issu de son deuxième mariage, Ichi'nyosai, est mort jeune, à 17 ans. Gengensai s’éteint à l’âge de 68 ans, en 1877. Ses ustensiles de prédilection étaient les suivants : le Okami Sake Zutsu Hana'ire, vase tressé qui ressemble à la bouteille de saké utilisée comme offrande aux dieux, le Tsuru Kubi Kago Hana'ire, vase tressé qui ressemble au cou d’une grue, le Tagoura Kōgō, récipient laqué à encens avec un décor de vagues à l’envers du couvercle, le Fudegaki Kōgō, récipient à encens décoré de feuilles de kaki et trois branches peintes sur le couvercle, et le Tsukihigai Kōgō, récipient à encens en forme de coquille Saint-Jacques. Dans un deuxième temps, il introduit le Karauta Oh Natsume, récipient à matcha large décoré d’un poème chinois, le Hagoromo Natsume, récipient à matcha décoré d’une ceinture en soie, et le Tokufū Natsume, récipient à matcha laqué et plat décoré des caractères Ichi Ryu Man Bai sur le couvercle et de neuf grains de riz à l’envers du couvercle. Les caractères signifient qu’un seul grain de riz engendra une récolte abondante de dizaines de milliers de grains. Enfin, il a inclut le Usa Mimi (oreille de lapin) Mizusashi, jarre à eau avec des poignées en forme d’oreilles de lapin des deux côtés, le Urachidori Mizusashi, seau à eau décoré d’un oiseau nommé pluvier à l’envers du couvercle.
Douzième génération : Yūmyōsai Jikisō (1852-1917)
Né dans la famille Kadokura à Kyoto. Il a été marié à l’âge de 18 ans avec Yukako, la fille aînée de Gengensai, onzième maître de thé de l’école Urasenke. Il a pris le nom de Genshitsu. En 1871, il a obtenu le rang d’Iemoto, grand maître de thé, mais en 1885, à 34 ans, il a cédé sa fonction à Komakichi, son fils aîné. Il a déménagé à Myōkian (région de Yamazaki), et a commencé son activité de promotion de la cérémonie du thé. Il est mort à Sakai, Osaka, en 1917. Son nom de fonction était Yūken. Ses ustensiles de prédilection comprennent le Fune Kōgō, récipient à encens en forme de barque, le Sumiyoshi Gama, bouilloire avec une représentation du sanctuaire Sumiyoshi Taisha, le Oimatsu Natsume, récipient à matcha en bois de pin vieilli, le Fubako Tobacco Bon, plateau pour ranger le nécessaire à fumer.
Treizième génération : En'nosai Tecchu (1872-1924)
Fils aîné d’Yūmyōsai, douzième génération de maître de de thé. Son premier nom était Komakichi, et son nom de famille Tairyūken. A l’âge de 14 ans, il prend la suite d’Iemoto dans la fonction de maître de thé. Il a épousé Tsunako, de la famille Kuki, seigneur du domaine Sanda (aujourd’hui dans la préfecture de Hyogo). Ils ont vécu pendant un temps à Gazenbō (Azabu, Tokyo). Il a travaillé avec Tanaka Sōboku, un disciple de Gengensai, qui résidait à Tokyo, à perfectionner la Voie du Thé. Son nouveau nom de famille, En'nosai, met en valeur un caractère utilisé également par Kitashirakawanomiya Yoshihisa, prince héritier. Il a mis en place le Tema’e, la préparation rituelle du thé dans les styles suivants : Sanyū no Shiki, une des « Sept Règles pour approfondir la voie du thé », le koicha (le thé épais), le Kakufukudate, servir un bol de thé à chaque invité, le Nagashidate, une préparation très simple, des versions de Dai En no Shin, un des plus remarquables rituels, et de Dai En no Sō, un rituel très sophistiqué où on sert deux sortes de koicha, le thé épais. En'nosai meurt en 1924 à l’âge de 53 ans. Le Kokushi Maru Gama, une bouilloire ronde, fait partie de ses ustensiles de prédilection. Le nom de cette bouilloire vient de Shun'oku Sōen, qui officiait comme grand prêtre ("Kokushi") pendant le XVIème siècle, et la tradition veut qu’il ait possédé une bouilloire de cette forme. Autres ustensiles qu’il a utilisés : le Jūnigatsu Natsume, un set de douze récipients à thé avec un décor pour chaque mois de l’année, le Gin Sanpō Futaoki, un couvercle en céramique avec le bord en argent, avec décor de style Sanpō.
Quatorzième génération : Mugensai Sekisō (1893-1964)
Fils aîné d’ En'nosai, treizième génération de maître de thé. Prénommé d’abord Seinosuke, il a pris plus tard le nom de Sōjaku. Il a épousé Kayoko Ito de Sendai en 1917. Après le mariage, il a pris le nom de famille de Tantansai, accordé par Kuki Ryūichi, homme politique de l’ère Meiji. Son nom de fonction était Sekiso et également Baishi-an. Il est devenu prêtre bouddhiste en suivant l’enseignement de Maruyama Den'ne, prêtre au temple bouddhiste de Daitoku-ji à Tokyo. Il a reçu de sa part un autre nom de fonction, Mugensai. Afin d’unifier les différents styles de cérémonie du thé, il a développé le style Tankōkai. Cela lui a permis aussi de faire connaitre la Voie du thé et de faciliter les échanges culturels à travers l’Association culturelle internationale de la Voie du Thé (« Kokusai Sadō Bunka Kyokai »). Ses efforts ont été récompensés avec des médailles du mérite (cordon bleu et cordon rouge). Ces médailles sont accordées au nom de l’Empereur à ceux qui ont joué un rôle important et se distinguent par leurs contributions dans les domaines des sciences sociales, de la culture et de la protection sociale. Il a reçu des décorations dont l’Ordre du Soleil levant (Dō Santō Kyokujitsu Chūju Shō). Il a été le premier maître de thé à recevoir cette décoration. Il a aussi reçu l’ordre du mérite culturel du Brésil. Il est mort en 1964 pendant son voyage à Hokkaido, à l’âge de 71 ans. Il a été promu Shōshi'i (« senior quatrième grade ») après sa mort. Ses ustensiles de prédilection sont : le Uzumakie Také Hana Ire, vase en bambou laqué avec un décor de tourbillon doré, le Jukō Seiji Hana Ire, vase en céramique jaune kaki, le Hagoromo Kōgō, récipient à encens, le Umetsuki Natsume, récipient à matcha décoré d’une branche avec fleurs de prunier, le Mirunami Makie Robuchi, rebord en bois laqué avec un décor de vagues et pins, placé autour du brasier qui se trouve au centre de la pièce à thé.
Quinzième génération : Hoh'unsai Hansō (1923-)
Fils aîné de Mugensai, quatorzième génération de maître de thé. Son premier nom était Masataka. Diplômé de l’Université de Doshisha en droit, il a aussi étudié à l’Université de Hawaii et a obtenu son doctorat à l’Université Chung-Ang, en Corée. Hoh'unsai devient novice zen en tant que disciple de Gotō Zuikan, prêtre au temple Daitoku-ji à Kyoto, et il a reçu le nom de Hō’unsai Genshūkō Koji de sa part. De plus, il a reçu le nom de fonction Sai Kyoshin de la part de Kajiura Itsugai, prêtre au temple Myōshin-ji à Kyoto. Il a accédé en 2002 à la fonction d’Iemoto (grand prêtre) et il a pris le nom de Genshitsu. On lui a décerné la médaille avec le cordon rouge et la médaille avec le cordon bleu de la part de l’Empereur. On accorde ces médailles à des personnalités qui se distinguent par des contributions remarquables dans les domaines des sciences sociales, de la culture et de la protection sociale. Il a aussi reçu le prix Bunka Kōrōsho, pour l’ensemble de son œuvre, et l’ordre du mérite culturel. A l’international, il a été décoré de la médaille du mérite culturel en Allemagne de l’Ouest et au Brésil, et de l’ordre national de la légion d’honneur en France. Parmi ses ustensiles de prédilection , on trouve le Tōyama Gama, bouilloire décorée de deux pics de montagne, un grand et un plus petit, le Tsuru Kumo Gama, une bouilloire avec un motif de grue dans le ciel, le Ko’un Dana, un présentoir compact avec des nuages ajourés sur les portes, le Shiki Kusabana Natsume, 4 récipients à matcha avec chacun un motif végétal symbolisant les 4 saisons, le Matsushima Jawan, bol à thé de style Matsushima, le Nanryō Kaigu, set à thé en argent pour la cérémonie , etc.
Seizième génération : Zabōsai Genshitsu (1956-)
Fils aîné de Hoh'unsai, quinzième génération de maître de thé. Son premier nom est Masayuki. Diplômé de l’Université Doshisha, il est devenu novice zen et disciple de Nakamura Sojun, prêtre au temple Daitoku-ji à Kyoto, et a reçu le nom de fonction Sai Zabōsai de la part de ce dernier. Il est devenu par la suite disciple de Morinaga Sōkō, prêtre zen du temple Myōshin-ji à Kyoto. En 2002, il est devenu la seizième génération de maître de thé.
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